Relais-femmes

Organisme féministe de liaison et de transfert de connaissances

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Regards sur l’intersectionnalité

Rapport de recherche

Depuis quelques années, au Québec comme ailleurs, de plus en plus de chercheures et d’intervenantes utilisent un cadre théorique basé sur l’intersectionnalité afin d’examiner et de comprendre la violence vécue par les femmes en contexte conjugal (Oxman-Martinez, Krane, Corbin et Loiselle-Léonard, 2002; Corbeil et Marchand, 2006 ; 2010). Cette situation s’explique principalement par le fait que les modèles théoriques traditionnels utilisés pour faire sens de la violence conjugale (le féminisme, les rôles sociaux, l'apprentissage social, la théorie de l'attachement ou autres) proposent des visions et des explications tronquées et inexactes des expériences des femmes.

Cela devient de plus en plus vrai dans le cas de certains groupes de femmes marginalisées comme les immigrantes, les autochtones ou les femmes en situation d’itinérance.

Qu’est-ce que l’intersectionnalité et en quoi ce modèle d’analyse peut-il être pertinent pour explorer la violence faite aux femmes dans un contexte conjugal?

[...]

En conclusion, ces constats m’amènent à postuler que la construction d’un cadre théorique basé sur l’intersectionnalité doit prendre en compte ce que Anthias (2008) nomme la « postionnalité »: l’interaction, la position sociale et le positionnement social. Avec cette perspective, pour explorer les expériences des femmes immigrantes à propos de la violence conjugale, je crois que l’intersectionnalité devient un cadre théorique et méthodologique pouvant être utilisé tant en recherche, en intervention qu’en action sociale pour cerner comment les dynamiques entre la position sociale construite et les pratiques de positionnement social influencent leur vécu.

Construite de cette façon, l’intersectionnalité permet l’émergence de différentes compréhensions des dynamiques se produisant dans les lieux où les narratifs dominants à propos de la race, du statut d’immigration, de l’ethnicité, de la religion et de la violence conjugale sont appliqués, renforcés, mis en question, contestés et transformés. Cela ne peut se faire qu’à partir des récits individuels des femmes immigrantes : les histoires racontées à propos d’elles-mêmes et des autres, de leur contexte de vie, de leurs expériences de violence, des stratégies qu’elles utilisent ou n’utilisent pas pour assurer leur sécurité et finalement des récits à propos des interactions entre elles et d’autres individus (conjoint, enfants, membres de leur famille ici et ailleurs, voisines, collègues de travail, intervenants, employeurs, propriétaires des logements) dans des contextes concrets (maison, services sociaux, palais de justice, bureau d’immigration, etc.) et les effets intentionnels ou non de ces interactions.

Pour accéder à la version intégrale de cette étude, téléchargez-la avec le lien ci-dessous.

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